mercredi 13 mars 2013
Des nouvelles fraîches
Je pourrais même préciser "des nouvelles fraîches comme la neige qui recouvrait tout à l'heure ma voiture et m'obligea à sacrifier ma manucure pour y gratter avec mes petits ongles gourds la couche de givre sur le pare-brise", mais ça n'aurait que peu de sens et encore moins d'intérêt. Donc, des nouvelles fraîches, point.
Et de quoi se composent ces nouvelles fraîches ? Pour 54%: de nouveau travail, pour 17%: de changement d'appartement, et pour les 42% restants: de pourcentages hasardeux.
Car résumons-nous : après avoir errer dans les limbes du chômage et du désoeuvrement pendant 4 mois, je viens de décrocher le poste de mes rêves : un CDD à Tarbes. Bon, dit comme ça, ça ne fait pas rêver, c'est sûr, mais Tarbes n'est qu'à 27 300 km de l'Océan Indien et à seulement 9 heures de train de Paris. Donc arrêtons de critiquer Tarbes, Tarbes n'est pas si enclavée que ça pour peu que l'on possède un jet privé. Ce qui nous amène en droite ligne au poste que j'occupe (étonnant, non?) : je travaille pour 6 mois en remplacement d'un congé mat' chez un petit artisan du coin qui fabrique des avions pour hommes d'affaire fortunés, ainsi que des pièces pour Airbus et Eurocopter.
Bon, ce petit artisan est aidé d'environ 1300 personnes, mais c'est un détail. On ne peut pas être au four et au moulin à la fois. Ou au ski, selon la saison. Car si l'Océan Indien est à 27 300 km, les Pyrénées ne sont qu'à 30 km. On se console comme on peut. L'eau y est juste plus fraîche et plus solide.
Mais revenons à ce poste. En raison de l'extrême éloignement de toute civilisation (1h30 d'autoroute depuis Toulouse), j'ai du louer un appartement pour les 6 mois histoire de ne pas mourir d'épuisement sur la route. Je vous écris donc depuis mon magnifique loft de 20 m2 sis dans une résidence étudiante tout confort, dont le seul défaut est d'être assez loin du McDo à pied. Enfin, peut-être qu'après un jeudi soir de soirée étudiante, j'ajouterai qu'elle a un autre défaut: c'est d'être peuplée d'étudiant, mais ne soyons pas trop alarmiste pour l'instant.
(Je mets une pause ici pour ce post, la suite viendra très bientôt)
dimanche 24 février 2013
Bikini Party
Hier avec ma meuf (tkt bb, jte respkt), on est allé au Bikini, LA grosse (et plus ou moins unique) salle de concert de Toulouse, voir Aline et Lescop. Je vous mets pas les liens, vous googliserez vous même, je suis pas là pour faire de la vulgarisation musicale à des béotiens.
A la base, on y allait surtout pour voir Aline, histoire de se croire branchés et Parisiens le temps d'une soirée. Mais bon, première déception, Aline vient (ou viennent) de Marseille; et personne n'a envie de dépenser de l'argent pour nourrir un Marseillais. Deuxième déception, c'est un peu (beaucoup) mou et maniéré: on sent que le chanteur ne vient pas vraiment des quartiers Nord... Et enfin troisième déception, ou plutôt interrogation : mais pourquoi on est les seuls jeunes (ou plutôt : mais où sont passés les jeunes) ?
La moyenne d'âge du public doit bien frôler la quarantaine, et certains sont même venus avec leurs enfants. C'est à croire qu'Aline et Lescop ont été encensés dans Notre Temps et Femme Actuelle: on assiste à un défilé de quadragénaires en goguette, qui ont ressorti pour l'occasion leurs faux perfectos en cuir pour boire de la bière éventée et se trémousser entre parents d'élèves. Ou alors les CE de la région ont distribués des places gratuites en guise d'augmentation annuelle, je ne vois pas d'autres explications.
Une chanson a eu beaucoup de succès : c'est lorsque le chanteur d'Aline a dédicacé une chanson à ses deux petites filles, poétiquement appelées ses "deux hirondelles", en espérant qu'elles soient "couchées à cette heure-ci parce que là c'est quand même un peu tard". Bien sûr, comme convenu, vous trouverez ci-joint les paroles de la chanson susdite :
Je me fous de tout, sauf de ces demoiselles
Collées sur les joues, moi j'ai deux étincelles
Pour le jour, deux hirondelles
Pour la nuit, deux étincelles
Je me joue de vous, mais moi j'ai du soleil
Pendu à mon cou, barbouillé à l'aquarelle
J'ai sur les genoux, postées deux sentinelles
Fuyant sur mes joues, moi j'ai deux hirondelles
J'ai quand je les regarde, deux petites larmes au fond des yeux
Je sais que tôt ou tard, elles s'envoleront vers d'autres cieux
C'est mielleux, c'est pop et c'est très loin d'être baudelairien. On dit souvent que le rock est mort à la mort d'Elvis (en tout cas j'avais lu ça dans un Rollermag autrefois, ne me demandez pas pourquoi), mais je crois que le chanteur d'Aline a vraiment profité de cette chanson pour lui remettre une balle entre les deux yeux.
Après ces mièvreries, Aline a laissé la place à Lescop, un peu mieux, un peu plus électronique et un peu plus sombre aussi (leur tube parle de se faire descendre en pleine forêt, voilà les conséquences d'une enfance passée dans une banlieue pavillonnaire Rochelloise). C'est la tête d'affiche (un peu étonnement d'ailleurs, vu que je n'avais jamais vu le nom auparavant) et tout le monde les attends avec impatience et fébrilité (peut-être un début de Parkinson pour certains). Au plus fort du concert, on en a même vu battre des mains et hocher la tête en cadence, ce qui est visiblement le maximum que l'on pouvait attendre d'un public de cet âge.
Pour ma part, et nous avons été nombreux je pense à partager ce point de vue, j'ai regretté l'absence de programme à l'entrée, où seraient indiqués les horaires des débuts des concerts et l'ordre des chansons, "histoire que quand même on puisse un peu suivre parce que dès fois on est un peu perdu". Et il faudrait aussi un peu plus de chaises, parce que restait debout comme ça, ça fatigue. Je l'ai d'ailleurs signalé au jeune homme de la sécurité en partant. En tout cas, maintenant, on attend avec impatience la reformation des Beatles.
mercredi 13 février 2013
No U !
La réponse est tombé vendredi telle le couperet de la guillotine s'abattant sur la nuque du roi Henri IV : en raison d'un taux trop élevé d'incompétence (près de 87% selon les résultats du test), ma candidature est rejetée à l'unanimité. Je m'y attendais un peu.
L'avantage de ce refus est qu'il m'a permis de me réinscrire à l'escalade sur Toulouse, chose qui me travaillait depuis quelques temps. A moi la sueur, le sang et les larmes. Et les courbatures, surtout les courbatures. Je n'imaginais pas qu'il y ait autant de muscles cachés sous la peau.
D'ici quelques temps, j'ai bon espoir de réussir des tractions à une main, ce qui me permettra de passer le temps de manière prétentieuse dans les transports en communs. Les badauds en concevront une grande admiration. Ou de l'incompréhension, au choix. Jusqu'au moment où le son du Harlem Shake surgira de mon ghettoblaster, transformant ce qui n'était qu'une paisible rame de métro en dance floor de favela brésilienne ... y'all know my steelo, bitches
mercredi 6 février 2013
Nice try, guy
Après 3 mois de recherche de boulot, je viens enfin de passer mon premier entretien. Pour un CDD de 6 mois, certes, mais bon, vu le peu de réponses que je reçois, je ne vais pas faire le difficile. Et puis ça suffira à payer l'Iphone 3 dont je rêve depuis 4 ans (pour ne pas que le saut technologique soit trop important depuis le talkie walkie qui me sert de portable depuis le lycée).
J'avais de grand espoir pour ce CDD. J'aurai pu travailler pour un fabriquant de vannes pour l'industrie pétrolière, ce qui aurait créé de nouveau lien avec mon frère qui travaille aussi chez un fabriquant de vannes mais au Luxembourg. On aurait ainsi pu comparer la résistance à la pression des matériaux utilisés, jouer à qui c'est qui fabrique la plus grosse vanne, etc. C'eût été de grands moments de franches camaraderies émaillés de nombreux éclats de rire et de grandes tapes dans le dos au milieu de la consternation générale pendant les repas de Noël. Malheureusement, je pense que je n'ai pas été au top de ma forme.
Pourtant, je partais gagnant. Le consultant chargé du recrutement m'avait dit qu'il n'avait envoyé qu'un seul CV à l'entreprise : le mien. Mes chances d'être le seul sélectionné en étaient donc au minimum, décuplés. Mais dès le début, le DRH m'annonça :
DRH : - Bon, on vous présente pas le poste, Alexia de Michel Page, a déjà du vous briefé
Moi : - Euh, non, moi c'est Nicolas de Machintruc Consulting que j'ai eu au téléphone
DRH : - Ah, oui, c'est vrai, on avait fait aussi fait appel à eux pour le recrutement
Moi : - Donc je ne suis pas le seul candidat ? (voix humide et chevrotante)
Puis le directeur du contrôle de gestion enchaîna sur des questions d'une violences insoutenables pour mes neurones, du style "quels sont les indicateurs à mettre en place sur un compte de résultat et un bilan ?", "pouvez-vous m'expliquer en anglais comment fonctionne une comptabilité en coûts standards ?" et "quelle est la différence entre une nature comptable et un regroupement de natures comptables sous SAP ?". Vous ne savez pas ? Malheureusement, moi non plus (ce qui est plus gênant au sortir des études ...) Et mon explication en anglais a du faire date dans les 10 moments les plus pathétiques jamais rencontrés en entretien d'embauche, quelque chose ressemblant à : "well, at the beginning of the year you calculate the cost of your product and during the year, when you produce something and put in in stock, it has the value you have calculated before" . Bref, un truc qui ne veut rien dire, avec un anglais de niveau CM2. Tout ça en annonçant fièrement sur le CV 985/990 au TOEIC passé cette année. On appelle ça dans le jargon des DRH "la grosse lose".
La suite de l'entretien s'est un peu mieux passé. De toute façon, après ces 10 minutes sanglantes pour mon amour-propre, tout ne pouvait que mieux se passer, à part s'ils s'étaient mis à 2 pour me frapper avec une agrafeuse derrière le bureau. Le DRH en a quand même profité pour me sortir "est-ce que vous pensez vraiment être fait pour le contrôle de gestion ?", ce à quoi j'ai répondu que oui, car j'adorais Excel et avais un souverain mépris pour tous les gens exerçant un métier utile et productif, ce qui a semblé le satisfaire.
J'aurai la réponse la semaine prochaine. Je vous en dirais plus alors.
mardi 27 novembre 2012
U mad ?
Vous pensiez avoir à peu près réussi votre vie : trouvé une copine, un emploi, un appart' pas trop cher. C'est le moment de redescendre sur terre : votre vie craint. Regardez comme ces jeunes s'éclatent en jouant du glockenspiel, une instrument qu'on croyait réservé aux enfants de moins de 3 ans et disparu depuis des dizaines d'années. Eux s'en foutent de vos préjugés, ils jouent avec des filles 10 fois plus jolies que toutes les filles que vous avez eu au lycée, headbanguent avec leurs potes sur de la musique contemporaine et portent des chemises classieuses de chez Azedine Alaïa. Eh oui, il faut se rendre à l' évidence : vous avez fait les mauvais choix dans la vie.
Pour vous consoler, regardez la vidéo ci-dessous. Tout n'est pas perdu : vous auriez pu choisir de faire de la danse classique, manger des pousses de carottes et de la salade de céléri pendant des années et finir dans ce ballet :
Je vous conseille, vers 10 min : la danse de la gerbille, et vers 15 min, la danse du WTF ???
lundi 26 novembre 2012
Ah ! Venise ...
Le chômage a cela d'utile qu'il permet de disposer de beaucoup de temps libre, ce qui peut-être l'occasion de dépenser les allocations (durement gagnées à la sueur de mon index par la consultation quotidienne de l'Apec) lors de voyages romantiques que l'on a pas forcément le temps d'effectuer lorsque l'on travaille de 8h à 19h tous les jours de la semaine.
Donc nous partîmes à Venise avec EasyJet.

Mais Venise, ce n'est pas que de l'eau et des touristes japonais. C'est d'abord une ville magnifique, qui rappelle un peu le vieux Lyon, mais en plus grand. Et c'est aussi un vrai labyrinthe. Des milliers de petites ruelles qui s'enchevêtrent dans tous les sens. On passe son temps à monter et descendre des escaliers. Pas un seul boulevard ou avenue rectiligne; on ne peut que déplorer le manque de considération des Vénitiens pour les doctrines hygiénistes du baron Haussmann. D'autant qu'un comblement des canaux et une refonte du tracé des rues auraient permis d'optimiser le temps de trajet entre la gare (en haut à gauche sur la carte, à l'entrée du "S" du grand canal) et la place Saint Marc (en bas à droite, à la sortie du "S"). Parce qu'à l'heure actuelle, il faut près de 3/4 d'heures en vaporetto (les bus-bateaux locaux) et 6€50 pour faire ce trajet. Ce qui est, avouons-le, un peu excessif. Mais d'une manière générale, les prix à Venise sont tous un peu excessifs. Surtout en ce qui concerne les musées et les resto. Mais ça tombe bien, on ne vient pas à Venise pour ses musées renommés ni pour sa célèbre gastronomie ...
Et pour finir, quelques photos, pour rattraper le post sur l'Islande qui était assez peu illustré :
lundi 15 octobre 2012
Islande
Nous venons (il y a 2 mois... mais entretemps, j'avais une thèse à rédiger) de passer 10 jours merveilleux au Mordor, où les séances de chasse à la baleine alternèrent avec les séances de chasse au renard polaire, le tout entrecoupé d'épisodes sympathiques de chasse au macareux. Car si on aime l'Islande, c'est d'abord pour ses espèces protégées et son absence de militant du WWF.
L'Islande compte en été 600 000 habitants, dont 300 000 Islandais, 150 000 Français fuyant la canicule, 100 000 Allemands venus par amour des langues gutturales, et le restant de Danois venant par nostalgie du bon vieux temps où l'Islande leur appartenait. A cela s'ajoute environ 12 000 000 de moutons, tous en liberté, qui recouvrent toute l'île des plages jusqu'aux pentes les plus escarpées. Seuls les glaciers et les coulées de lave arrivent parfois à les arrêter.Bref, on s'y sent comme chez soi.
On peut ainsi s'insulter allégrement entre Français devant des sites grandioses, tout en jalousant le Nikon avec téléobjectif à 10 000 € du voisin. Car oui, en Islande, les concours de bites entre touristes se font :
- Au niveau de la taille des roues du 4x4 que vous aurez loué
- Au niveau de la taille et du prix de l'appareil photo que vous porterez fièrement en bandoulière
- Au niveau de la difficulté des activités que vous faites :
- Si vous faites le tour de l'île sur la route n°1 au volant d'une Polo 3 portes pour prendre des photos de moutons avec un Coolpix : vous êtes ce qu'on appelle dans le jargon local une petite b*te
- Si vous louez un Toyota Runner pour traverser l'île du Nord au Sud afin d'approcher un volcan en éruption et prendre des photos qui seront publiées par National Geographic : Epic Win
Comme quelqu'un m'a posé la question : est-ce qu'on voit partout des geysers ? La réponse est non. Il n'y a des geysers qu'à un seul endroit sur toute l'île, à l'entrée d'un village. Et en plus, il n'y en a qu'un qui marche encore, dans l'autre les touristes ont jeté trop de cailloux dans l'espoir de le faire jaillir, ce qui a fini par boucher le trou (véridique). Mais malgré cela, l'Islande vaut toujours le détour, car les paysages sont vraiment magnifiques. Quand il fait beau.
Pour ce qui est des habitants, je m'attendais à rencontrer des Hobbits ou des Leprechauns (bon, après vérification, les Leprechauns sont irlandais, ce qui explique que l'on en ait rencontré aucun), mais les Islandais sont en fait étonnement normaux, à part leurs vêtements plutôt démodés en raison de l'absence totale de H&M sur l'île. Il n'y a pas non plus de McDo en Islande, ce qui n'empêche pourtant pas la plupart des filles de se recouvrir d'une épaisse couche de graisse cachée sous des pulls tricotés main, sans doute pour mieux supporter l'hiver.
Côté activité, nous avons fait un peu de cheval islandais, ce qui est très douloureux pour les fesses, le dos et l'amour propre lorsque l'on se rend compte que de toute façon, le cheval fait ce qu'il veut malgré tous vos cris paniqués, et vu des baleines à bosses (enfin la queue seulement, parce qu'elles répugnent à sauter dans les cerceaux malgré la viande de bébé phoque qu'on leur jette).
En résumé, l'Islande c'est bien, allez-y, et n'hésitez pas à prévoir des sous en plus pour faire des activités extraordinaires type ascension de glacier ou rafting, choses que l'on a malheureusement pas eu le temps de faire.