dimanche 24 février 2013

Bikini Party

Hier avec ma meuf (tkt bb, jte respkt), on est allé au Bikini, LA grosse (et plus ou moins unique) salle de concert de Toulouse, voir Aline et Lescop. Je vous mets pas les liens, vous googliserez vous même, je suis pas là pour faire de la vulgarisation musicale à des béotiens.

A la base, on y allait surtout pour voir Aline, histoire de se croire branchés et Parisiens le temps d'une soirée. Mais bon, première déception, Aline vient (ou viennent) de Marseille; et personne n'a envie de dépenser de l'argent pour nourrir un Marseillais. Deuxième déception, c'est un peu (beaucoup) mou et maniéré: on sent que le chanteur ne vient pas vraiment des quartiers Nord... Et enfin troisième déception, ou plutôt interrogation : mais pourquoi on est les seuls jeunes (ou plutôt : mais où sont passés les jeunes) ?

La moyenne d'âge du public doit bien frôler la quarantaine, et certains sont même venus avec leurs enfants. C'est à croire qu'Aline et Lescop ont été encensés dans Notre Temps et Femme Actuelle: on assiste à un défilé de quadragénaires en goguette, qui ont ressorti pour l'occasion leurs faux perfectos en cuir pour boire de la bière éventée et se trémousser entre parents d'élèves. Ou alors les CE de la région ont distribués des places gratuites en guise d'augmentation annuelle, je ne vois pas d'autres explications.

Une chanson a eu beaucoup de succès : c'est lorsque le chanteur d'Aline a dédicacé une chanson à ses deux petites filles, poétiquement appelées ses "deux hirondelles", en espérant qu'elles soient "couchées à cette heure-ci parce que là c'est quand même un peu tard". Bien sûr, comme convenu, vous trouverez ci-joint les paroles de la chanson susdite :

Je me fous de tout, sauf de ces demoiselles
Collées sur les joues, moi j'ai deux étincelles

Pour le jour, deux hirondelles
Pour la nuit, deux étincelles

Je me joue de vous, mais moi j'ai du soleil
Pendu à mon cou, barbouillé à l'aquarelle
J'ai sur les genoux, postées deux sentinelles
Fuyant sur mes joues, moi j'ai deux hirondelles

J'ai quand je les regarde, deux petites larmes au fond des yeux
Je sais que tôt ou tard, elles s'envoleront vers d'autres cieux

C'est mielleux, c'est pop et c'est très loin d'être baudelairien. On dit souvent que le rock est mort à la mort d'Elvis (en tout cas j'avais lu ça dans un Rollermag autrefois, ne me demandez pas pourquoi), mais je crois que le chanteur d'Aline a vraiment profité de cette chanson pour lui remettre une balle entre les deux yeux.

Après ces mièvreries, Aline a laissé la place à Lescop, un peu mieux, un peu plus électronique et un peu plus sombre aussi (leur tube parle de se faire descendre en pleine forêt, voilà les conséquences d'une enfance passée dans une banlieue pavillonnaire Rochelloise). C'est la tête d'affiche (un peu étonnement d'ailleurs, vu que je n'avais jamais vu le nom auparavant) et tout le monde les attends avec impatience et fébrilité (peut-être un début de Parkinson pour certains). Au plus fort du concert, on en a même vu battre des mains et hocher la tête en cadence, ce qui est visiblement le maximum que l'on pouvait attendre d'un public de cet âge.

Pour ma part, et nous avons été nombreux je pense à partager ce point de vue, j'ai regretté l'absence de programme à l'entrée, où seraient indiqués les horaires des débuts des concerts et l'ordre des chansons, "histoire que quand même on puisse un peu suivre parce que dès fois on est un peu perdu". Et il faudrait aussi un peu plus de chaises, parce que restait debout comme ça, ça fatigue. Je l'ai d'ailleurs signalé au jeune homme de la sécurité en partant. En tout cas, maintenant, on attend avec impatience la reformation des Beatles.

mercredi 13 février 2013

No U !

La réponse est tombé vendredi telle le couperet de la guillotine s'abattant sur la nuque du roi Henri IV : en raison d'un taux trop élevé d'incompétence (près de 87% selon les résultats du test), ma candidature est rejetée à l'unanimité. Je m'y attendais un peu.
L'avantage de ce refus est qu'il m'a permis de me réinscrire à l'escalade sur Toulouse, chose qui me travaillait depuis quelques temps. A moi la sueur, le sang et les larmes. Et les courbatures, surtout les courbatures. Je n'imaginais pas qu'il y ait autant de muscles cachés sous la peau.
D'ici quelques temps, j'ai bon espoir de réussir des tractions à une main, ce qui me permettra de passer le temps de manière prétentieuse dans les transports en communs. Les badauds en concevront une grande admiration. Ou de l'incompréhension, au choix. Jusqu'au moment où le son du Harlem Shake surgira de mon ghettoblaster, transformant ce qui n'était qu'une paisible rame de métro en dance floor de favela brésilienne ... y'all know my steelo, bitches

mercredi 6 février 2013

Nice try, guy

Après 3 mois de recherche de boulot, je viens enfin de passer mon premier entretien. Pour un CDD de  6 mois, certes, mais bon, vu le peu de réponses que je reçois, je ne vais pas faire le difficile. Et puis ça suffira à payer l'Iphone 3 dont je rêve depuis 4 ans (pour ne pas que le saut technologique soit trop important depuis le talkie walkie qui me sert de portable depuis le lycée).

J'avais de grand espoir pour ce CDD. J'aurai pu travailler pour un fabriquant de vannes pour l'industrie pétrolière, ce qui aurait créé de nouveau lien avec mon frère qui travaille aussi chez un fabriquant de vannes mais au Luxembourg. On aurait ainsi pu comparer la résistance à la pression  des matériaux utilisés, jouer à qui c'est qui fabrique la plus grosse vanne, etc. C'eût été de grands moments de franches camaraderies émaillés de nombreux éclats de rire et de grandes tapes dans le dos au milieu de la consternation générale pendant les repas de Noël. Malheureusement, je pense que je n'ai pas été au top de ma forme.

Pourtant, je partais gagnant. Le consultant chargé du recrutement m'avait dit qu'il n'avait envoyé qu'un seul CV à l'entreprise : le mien. Mes chances d'être le seul sélectionné en étaient donc au minimum, décuplés. Mais dès le début, le DRH m'annonça :
DRH : - Bon, on vous présente pas le poste, Alexia de Michel Page, a déjà du vous briefé
Moi : - Euh, non, moi c'est Nicolas de Machintruc Consulting que j'ai eu au téléphone
DRH : - Ah, oui, c'est vrai, on avait fait aussi fait appel à eux pour le recrutement
Moi : - Donc je ne suis pas le seul candidat ? (voix humide et chevrotante)

Puis le directeur du contrôle de gestion enchaîna sur des questions d'une violences insoutenables pour mes neurones, du style "quels sont les indicateurs à mettre en place sur un compte de résultat et un bilan ?", "pouvez-vous m'expliquer en anglais comment fonctionne une comptabilité en coûts standards ?" et "quelle est la différence entre une nature comptable et un regroupement de natures comptables sous SAP ?". Vous ne savez pas ? Malheureusement, moi non plus (ce qui est plus gênant au sortir des études ...) Et mon explication en anglais a du faire date dans les 10 moments les plus pathétiques jamais rencontrés en entretien d'embauche, quelque chose ressemblant à : "well, at the beginning of the year you calculate the cost of your product and during the year, when you produce something and put in in stock, it has the value you have calculated before" . Bref, un truc qui ne veut rien dire, avec un anglais de niveau CM2. Tout ça en annonçant fièrement sur le CV 985/990 au TOEIC passé cette année. On appelle ça dans le jargon des DRH "la grosse lose".

La suite de l'entretien s'est un peu mieux passé. De toute façon, après ces 10 minutes sanglantes pour mon amour-propre, tout ne pouvait que mieux se passer, à part s'ils s'étaient mis à 2 pour me frapper avec une agrafeuse derrière le bureau. Le DRH en a quand même profité pour me sortir "est-ce que vous pensez vraiment être fait pour le contrôle de gestion ?", ce à quoi j'ai répondu que oui, car j'adorais Excel et avais un souverain mépris pour tous les gens exerçant un métier utile et productif, ce qui a semblé le satisfaire.

J'aurai la réponse la semaine prochaine. Je vous en dirais plus alors.