Model

Ce WE, alors que j'effrayais nonchalemment les passants dans les coins de Bastille, vêtu de mon plus beau perfecto, un homme s'approcha timidement de moi en malaxant son chapeau entre ses mains moites.

Je lui fit un signe de la main pour lui dire d'approcher, lui signifiant ainsi que je ne lui ferait rien, car j'aime être plein de mansuétude les samedi après-midi, après le repas.

Il me demanda craintivement si j'aimais la mode, puis si j'étais éventuellement intéressé pour défiler pour la collection d'hiver de je n'ai pas trop compris quel couturier.

D'abord surpris par cette requête, je devint aussitôt méfiant : combien de jeunes hommes avaient fini drogués et prostitués sur les trottoirs de Moscou suite à des promesses aguicheuses.

Mais pour me prouver sa bonne fois, il me tendit sa carte en tremblant (Je ne mettrais pas l'adresse du lien sur ce blog pour éviter tout problème).

J'ai cependant décliné poliment son offre, arguant que j'avais déjà un boulot, et que malgré mon immense égo, je ne me sentais pas encore prêt à m'afficher en 4x3 dans le métro. J'ai déjà brisé bien assez de couples et complexé bien assez d'adolescents en me promenant à Paris, afficher mon corps superbe d'éphèbe serait synonyme d'émeutes nationales.

Néanmoins, je fus flatté (c'est peu dire). Mais bon, après tout, ce n'est qu'un juste retour sur investissement des longues heures que je passe devant la glace.

Et comme toujours, cette histoire est absolument véridique.