mardi 22 janvier 2008

Les joies du métier

Après 1 an passé comme plannificateur ("planneur" comme on dit avec beaucoup d'esprit dans l'industrie) et diverses missions effectuées, je commence à saturer des déplacements. La carte d'à côté indique en rouge les lieux de missions où j'étais censé allé, et en vert ceux où je suis réellement allé. Evidemment, à chaque fois que l'on m'annonce une destination, je me rue sur viamichelin et voyages-sncf.com pour voir en combien de temps je pourrais retourner sur Lyon ou Nancy les WE. Et puis au dernier moment, changement de programme. Bref, un fonctionnement pas trop stressant qui permet de se poser et de savourer la vie bien calmement ... ou pas.

Dernièrement, j'ai eu l'immense bonheur de me promener dans le 04, charmant département connu pour ... euh ... sa montagne et sa difficulté d'accès, je vois que ça. 3 semaines particulièrement joyeuses passées sous une pluie continue, mais qui ont su développer chez moi un talent d'autisme insoupçonné. En effet, je n'avais pas internet, pas de téléphone et le portable ne passait pas. Cependant, grâce à ma position centrale et primordiale pour le déroulement du chantier, j'ai pu avoir de nombreux contacts avec le personnel de l'usine et ma hiérarchie et exercer de nombreuses responsabilités, surtout dans mes rêves. En clair, je devais chaque jour venir à 8h pour jouer à la plante verte jusqu'à 19h, ceci sans la moindre possibilité d'occupation autre que changer de screensaver Windows (j'en connais tous les paramètres par coeur, avec une préférence pour la boule qui explose et se reforme, mon préféré) ou faire un damier sous Excel.

L'autoroute pour Lyon la plus proche se situant à environ 150 km, je fus contraint de loger à l'hotel. J'ai ainsi pu apprécier le charme rustique d'un petit hotel local, tenu par un couple de villageois du cru, dont le fort accent méridional donné une couleur chaleureuse aux incessantes disputes dont ils faisaient profiter la clientèle, en l'occurence moi seul. Néanmoins, les talents de cuisinière de la taulière faisaient vite oublier ces désagréments, vu qu'il fallait se concentrer attentivement en fermant les yeux pour oublier ce que l'assiette contenait. Je vous passerais la description de la chambre et des toilettes sur le pallier sans chauffage. On ne dira de toute façon jamais assez le mal que peuvent causer 40 années de tabagisme assidu couplées à des murs en moquettes dans un hotel. (A gauche une photo du couloir, à droite la douche... ah le charme désuet des années 70)

J'ai par la suite changé d'hotel. Le petit déjeuner était déjà plus copieux et l'hotel plus propre, mais l'isolation phonique de la chambre restait tout de même inférieure à celle d'un bureau open-space. J'entendais des cris de partout, certains venant de la télé du voisin, d'autres d'ouvriers se parlant à travers les cloisons, les derniers (que j'ai mis une nuit à identifier .. une longue nuit) n'étant autre que ceux de l'autre voisin qui ronflait. Tout celà était fort pittoresque et me donnait envie de me trancher les veines, d'autant que les dit ouvriers se levaient le lendemain à 4 h du matin pour aller travailler sur le chantier en s'accordant toutefois une pause débriefing devant ma porte avant le départ. Livin' la vida loca.

Bref tout cette ambiance me pèse, et depuis bientôt 1 mois je ne connais toujours pas ma prochaine destination. Grrrr, comme on dit.

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