jeudi 21 février 2008

My generation

Hier j’ai regardé un débat intitulé « une génération qui n’a pas encore de nom » sur la 3, dans laquelle 20 millions de pré-retraités essayaient, par l’intermédiaire d’un journaliste poujadiste, de disséquer la vie de leurs enfants afin de s’assurer qu’ils pourraient bien payer leurs retraites. Evidemment, sous couvert de prendre soin de notre santé, on a eu droit à l’inévitable reportage sur le cannabis (1 jeune sur 2 avoue avoir déjà fumé à 17 ans, j’en tremble, si jamais ça m’arrivait !), la buvette le samedi soir (phénomène tout a fait récent…), le suicide, internet (it’s just for fun and porn, n00b), et le refrain : ya plus de jeunesse ma bonne dame, les jeunes ils croient plus en rien, si c’est pas désespérant, nous au moins on voulait changer le monde en 68, eux ils sont vieux avant l’heure.

On avait invité une série de jeunes de 25-30 ans, écrivains, qui avaient tous des trucs passionnants à dire, avec chacun son point de vue sur l’origine du malaise, dont une revenait souvent : la précarité. Bon, bourré de thunes comme je suis, j’avais un peu du mal à me sentir touché, mais j’ai néanmoins décidé de ne pas boire de Sauterne ce soir là en solidarité avec les jeunes en galère [/humour de droite].

Cela m’a en tout cas incité à me poser la question suivante : fais-je partie d’une génération ?
J’avoue que cette question ne m’étais jamais passé par la tête. Quand j’écoutais du néo-métal, en 2001-2002, j’avais effectivement l’impression de faire partie de quelque chose. Peut-être pas une génération, mais en tout cas un mouvement. J’avais les pants les plus phat de tout le tiéquar, de belles dreads soyeuses et une parka militaire inamovible. Il y avait un sentiment d’appartenance lorsque je croisais des jeunes aux concerts ou dans la rue. D’ailleurs Choco s’en est beaucoup moqué, mais Choco joue à WOW, donc son avis compte pas. Enfin bref, j’avais des idéaux, alors que les jeunes de maintenant .. voyons qu’est-ce que je raconte ? j’ai jamais eu d’idéaux ! Toujours est il qu’aujourd’hui, je n’ai pas vraiment l’impression d’appartenir à quoi que ce soit.

Mais une génération, est-ce un sentiment d’appartenance collectif, ou est-ce le regard extérieur des plus vieux qui nous voient comme une espèce de boite noire avec ses codes indéchiffrables, et qui, parce qu’ils ne comprennent pas, se disent : « humm, mais ya de la collusion là-dessous, ils seraient pas en train de nous faire une génération tiens ? ». Il y a quand même peu en commun entre un jeune de banlieue pavillonnaire habillé en H&M qui boit le samedi soir avant d’aller en boîte, et Babahoo.
Bon, mauvais exemple, Babahoo est intemporel. (vu le nombre de lecteurs qui doit venir sur mon blog, je m’autorise des private joke pas drôle)

Pour trancher, je vais faire une conclusion super efficace, façon DS de philo :

« Certes le décalage entre les plus vieux et les plus jeunes a toujours existé, et ainsi définit de manière « naturelle » une différenciation des générations. Mais une génération se définit aussi par un sentiment d’appartenance, avec des codes identiques, une vision du monde commune, et une tranche d’âge similaire. Pour qu’une génération existe, il faut à la fois qu’elle se définisse comme telle, mais aussi qu’elle apparaisse et soit reconnue comme telle par les autres générations. Mais le fait d’appartenir à une génération n’est-il pas réducteur ? Ne sommes-nous tous pas frères ? »

Analysons ce moment de bravoure littéraire : Première banalité : les jeunes contre les vieux. Deuxième banalité : les rites d’appartenance. Synthèse finale : on ménage la chèvre et le chou. Ouverture : des beaux sentiments dégoulinants. Wouaw, oncle Rollo, tu nous as encore bluffé avec pas grand chose.

En conclusion, je vais vous dire ce qui ne va pas dans ce pays : ce qu’il nous faudrait c’est une bonne guerre !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

mais oui bien sûr !
tu sais Jésus t'aime quand même...

Anonyme a dit…

Mon vieux Rollo, moi je sais d'où vient ton problème !
Tu es né entre la génération X et la génération Y ... d'où la confusion qui regne dans ton pauvre esprit perdu !

En tout cas, je me retrouve dans la définition !

"Contrairement à leurs parents, les jeunes de la génération Y ne placent pas le travail au premier plan. Ils refusent de travailler durant les fêtes et les fins de semaine (sauf en emploi étudiant) et veulent des congés pour décompresser, car la santé mentale et physique s'avère leur priorité."

Anonyme a dit…

En regardant France 3, j'ai entendu parlé de la génération Foot 2 Rue? Dans quelle catégorie faut il la ranger?